je me promène à l’arrière du couvent des Ursulines de Roberval. Ce couvent ayant subi de graves dommages quelques mois auparavant suite à un incendie dévastateur, le cimetière des sœurs, privé, devint subitement accessible au public. Étant un amateur d’histoire et de culture, je voguais d’une pierre tombale à l’autre, en lisant les inscriptions dont plusieurs étaient presque centenaires. Pour chacune de ces pierres, j’essayais de m’imaginer la vie des premiers habitants de ma ville natale. Cette époque, révolue et mystérieuse pour les plus jeunes d’entre nous, cache pourtant un rythme de vie, une histoire riche en anecdotes et en contes de toutes sortes. Perdu dans mes pensées, je vis, un peu à l’écart, une pierre qui était en grande partie dissimulée sous le feuillage d’un arbre. Naturellement intrigué, je m’approchai et écartai un peu les branches. Je lus l’inscription, et, en une seconde, m’apparut le roman que je vous présente ici. Que racontait cette inscription? C’était somme toute assez simple : une petite fille de 10 ans, morte en 1902. Son nom était Jeannette Couchy. À partir de ce moment, une seule question m’obséda à propos de cette petite fille : que faisait-elle là, au milieu de toutes ces sœurs décédées à des âges avancés? Était-elle orpheline? Il n’y a jamais eu de famille « Couchy » à Roberval, alors elle devait forcément venir de l’extérieur… À condition que ce nom soit véridique…. Et… et si je lui inventais une vie? Mais, quelle sorte de vie doit-on avoir pour mourir à 10 ans et se retrouver seule dans le fond d’un cimetière de sœurs Ursulines? Alors voilà, je vous raconte ici l’une des vies que cette petite aurait pu avoir pour y arriver, à ce cimetière…

Laurence (son nouveau prénom) vous invite à présent à faire sa connaissance.

Pendant la rédaction de ce roman, la pierre tombale de Jeannette Couchy ainsi que toutes les autres pierres de ce cimetière ont été déplacées au cimetière municipal de Roberval. Une immense pierre témoigne de leur existence.