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Existe-t-il une photographie de Jeannette?

 

Je sais, nous voudrions tous que la réponse à cette question soit un « oui » claire et sans équivoque. Malheureusement cette question ne trouve pas de réponse simple. C’est pour cette raison que cette partie de l’enquête n’est pas incluse dans l’enquête elle-même. En date du 15 juin 2015, la réponse à cette question est « peut-être que oui, mais peut-être que non »…

 

Évidemment cette réponse est déjà mieux qu’un « non » sec, mais il faut aborder cette question avec toute la prudence qui s’impose.

 

Les photographies à la fin des années 1890 étaient évidemment rares si l’on se compare à notre époque. C’est pour cette raison que chacune d’elle est un trésor en soit. Partant de ce principe, retrouver une image d’une personne en particulier relève de beaucoup de chance.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les faits

Comme déjà mentionné, le couvent des Ursulines de Roberval a ouvert ses portes en 1882. Il y a toujours eu deux types d’étudiantes en ses murs. Les « externes » qui résidaient à Roberval et demeuraient chez leurs parents, et les « pensionnaires » qui demeuraient en permanence au couvent sauf pour les périodes de longues vacances comme l’été et la période des fêtes. Ces pensionnaires devaient être en grande majorité des élèves provenant de l’extérieur de Roberval.

 

Jeannette, ne répondant à aucun de ces critères puisqu’elle était considérée comme une orpheline, devait tout de même faire partie du groupe des « pensionnaires ».

 

La littérature actuellement disponible montre que dans les premières années du couvent, celui-ci comptait une centaine « d’élèves ». Suite à l’agrandissement au début des années 1900, ce nombre augmenta à plus ou moins 300. Malheureusement Jeannette était présente dans ce couvent juste entre les deux époques. De plus, les données disponibles utilisent le terme « élèves » sans différencier les externes et les pensionnaires. Il y a donc un gros nuage d’incertitude autant pour le nombre de pensionnaires que pour le nombre total d’élèves dans les années où Jeannette aurait pu y résider, soit entre 1897 et 1901.

 

Il existe à ma connaissance une seule photographie d’élèves du couvent des Ursulines datant de cette époque précise. Ca peut paraître décevant mais comme je le disais, cette photographie demeure une chance inouïe vue l’époque. Surtout que cette photographie est de très bonne qualité. Si le descriptif de l’image a des aspects positifs, malheureusement il y a un envers à la médaille.

 

Explication

 

Les contres

Débutons par les arguments qui pourraient nous faire dire « Jeannette n’est probablement pas sur cette photographie ». D’un côté, nous l’enquête n’a, à ce jour, pas été capable de déterminer l’année exacte de l’arrivée de Jeannette à Roberval. De l’autre côté, la datation de cette photographie est imprécise, soit entre 1896 et 1899. Nous avons vus que Jeannette est arrivée au couvent au plus tard en 1899. Elle était peut-être là aussi tôt que 1896 ou 1897 mais aucun document ne le prouve.

 

Le second argument se trouve dans la description de la photographie : « Un groupe d’élèves du pensionnat ». Le terme « Un » signifie peut-être qu’il y en avant « deux », diminuant ainsi les possibilités que CE groupe soit celui de Jeannette.

 

Les pours

Les mots « élèves du pensionnat » dans le descriptif. Cela certifie qu’il s’agit bien des pensionnaires et non des élèves externes du couvent.

 

Le décorum et le nombre d’élèves sur la photographie. À n’en pas douter, cette photographie était un événement de type « photo de fin d’année scolaire », ce qui fait que si Jeannette était au couvent à ce moment elle devait bien faire partie de l’un de ces groupes puisqu’habituellement lors de ce genre d’exercice on s’assure que tout le monde est là. Le nombre d’élèves sur cette photographie est assez élevé, soit presque 60. s’il s’agit de, par exemple « l’un des deux groupes », on se retrouverait avec une cohorte de plus de 120 pensionnaires. Ce nombre me semble élevé pour 1896-1899 si l’on considère que se sont uniquement des élèves pensionnaires sur la photo et non des externes. Je ne suis pas convaincu qu’à cette époque le couvent avait les infrastructures pour supporter 120 pensionnaires. De plus, si, par exemple, le couvent total comptait 200 élèves, cela ne laissait que 80 places pour les externes.

 

La diversité des âges est assez impressionnante. Difficile d’évaluer les âges exactes mais pour les plus jeunes plusieurs fillettes semblent avoir tout juste l’âge scolaire. À cette époque, entre 1896 et 1899, Jeannette a entre 4 ans en 1896 et 7 ans en 1899. Cela fera beaucoup de « si », mais si Jeannette était là à cette époque, si il n’y avait qu’un groupe de pensionnaires et si le terme « pensionnaires » utilisé pour décrire la photographie parle bien de celles qui étaient externes et passaient l’année au couvent, Jeannette serait nécessairement sur cette photo.

 

Pour les personnes optimistes et qui pensent que Jeannette y est, les candidates sur la photographie sont au nombre de plus ou moins 18. Ce nombre élevé s’explique par la datation imprécise de la prise de la photographie. Puisque Jeannette devait avoir « entre 4 et 7 ans », nous devons inclure toutes les possibilités dans cette fourchette d’âge.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une autre question non-résolue de l’enquête était de savoir si oui ou non Jeannette était présente lors du grave incendie de janvier 1897 qui fit sept victimes parmi les religieuses de la communauté. On le sait, Russel Vien mentionne dans son livre historique qu’à ce moment il y avait quatre élèves présentent dans le couvent. Je veux revenir sur cet incendie car en cours de route je découvris un très long article écrit au lendemain du drame dans le Journal des campagnes de la région de Québec. Pourquoi Québec? Tout simplement parce que même s’il est évident que tous les journaux de la province ont du rapporter le drame, les copies de ces journaux sont aujourd’hui très rares. Il faut dans un premier temps qu’une copie papier de ce jour précis ai survécu au temps, et que finalement elle ai été numérisée et mise en ligne sur Internet.

 

Dans ce long article il est mentionné que selon les informations il y avait trois élèves présentes au couvent cette nuit-là. Cette information est donc différente de celle du livre de Vien qui en mentionne quatre. Par contre il faut noter que la personne qui a rédigé l’article a prit la peine à ce moment de discuter directement avec une source très proches du lieu du drame puisque les informations sont très détaillées. Par exemple, l’auteur mentionne le nom du père de deux des trois enfants et leurs origines, soit la ville de Québec.

 

Tout ceci pour dire que cette source, étant proche du drame autant dans le temps que dans le lieu, est très crédible et que nous pouvons nous y fier. Malheureusement, vous l’aurez comprit, il ne nomme pas les origines de cette fameuse troisième élèves. Était-ce Jeannette? Impossible pour le moment de le dire.

Jeannette était-elle présente lors de l'incendie de 1897?

Bonis

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